Un projet exemplaire en matière de durabilité a été initié il y a une dizaine d’années par la Commune de Flobecq en Belgique. Ce projet visait à réduire l’empreinte carbone et à promouvoir les énergies renouvelables en facilitant l’installation de panneaux photovoltaïques pour tous les habitants, rendant cette technologie accessible au-delà des foyers les plus aisés. Pour ce faire, la commune a emprunté 4,5 millions d’euros via l’ASBL Collines sous Levant, créée en 2008, et a financé les installations en remboursant cet emprunt grâce aux certificats verts générés.
“Le projet, qui a permis la production de 15.000 MWh d’électricité verte au bénéfice des citoyens a également épargné l’atmosphère d’une surcharge de 3.000 tonnes de CO2 !” explique Philippe Mettens, bourgmestre de Flobecq.
Cependant, des changements dans l’octroi des certificats verts ont compliqué la situation. Initialement garantis pour quinze ans, les certificats verts devaient encore couvrir environ quatre années lorsque la réglementation a changé. “Dès qu’il y a 7 % d’intérêt, on considère que l’unité a été amortie.” indique Philippe Mettens. La Région a modifié son approche, pénalisant l’ASBL pour une seule installation non conforme.
Ce problème a été soulevé lors d’une récente réunion du conseil communal, notamment en lien avec les modifications budgétaires. Actuellement, l’ASBL Collines sous Levant fait face à une dette de 200.000 euros envers la banque Triodos. La Commune de Flobecq se porte garante et envisage d’emprunter cette somme pour rembourser la banque progressivement.
Philippe Mettens a aussi annoncé que la Commune va assigner en justice la Région wallonne et le ministre Philippe Henry (Ecolo). “Nous avons toujours été considérés comme une entité globale, et puis d’un coup, ce n’est plus le cas” critique-t-il. La Commune demande à recevoir le solde nécessaire pour rembourser l’ASBL, sans chercher à faire de bénéfices, mais uniquement pour couvrir les coûts initiaux des installations.
Le bourgmestre regrette que la Région ne donne pas plus de priorité aux aspects environnementaux du débat. “Notre modèle a permis à la Commune d’avoir le taux de pénétration du photovoltaïque le plus important” souligne-t-il. “40 % des maisons sont équipées. C’est un magnifique projet qui a été montré en exemple partout. Nous avons voulu promouvoir les énergies vertes, via cette ASBL, et aujourd’hui nous sommes préjudiciés alors que notre objectif était d’abord environnemental. Si toutes les communes avaient agi comme nous, quel impact positif pour l’environnement nous aurions eu ! Mais en même temps, on constatait que l’infrastructure wallonne pour l’énergie électrique, gérée par Ores, n’avait pas été adaptée pour supporter ces évolutions…” Philippe Mettens affirme avoir écrit à deux reprises au ministre Ecolo, mais n’a reçu aucune réponse. “Je constate qu’un ministre Ecolo n’a pas un minimum de souplesse dans un projet à caractère environnemental…”
La Commune de Flobecq est déterminée à poursuivre ses démarches juridiques, ses avocats étant en train d’étudier les meilleures options pour avancer dans ce dossier.